Duals Prescience
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 Loki, le gladiateur

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Loki Aiden
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Loki Aiden

Age : Beaucoup
Messages : 311

Loki, le gladiateur  Empty
MessageSujet: Loki, le gladiateur    Loki, le gladiateur  EmptyJeu 2 Fév - 11:11



Loki Aiden
« Le Serpent, de la mare d’où il ne pouvait s’échapper, regarde le Ciel. »


Nom : Aiden
Prénom: Loki
Age : 26 ans

Nationalité : Norvégien
Sexualité: Hétéro
Métier : Gladiateur, combattant dans les combats illégaux de Duals.



Dual ? Yep

Son pouvoir s’est-il manifesté ? Quel est-il ? Loki est capable de sécréter diverses substances, notamment différents poisons, mortels ou non, fulgurants ou non. Il peut produire diverses gélatines, matières odorantes. Il peut secréter ces substances à partir de tout son corps, il ne peut créer plus poison que son corps ne peut en contenir. Il est également immunisé à toute intoxication alimentaire, de nombreux médicaments, et certaines substances qui seraient dangereuses pour lui.
Sens sur-développé: La vue. Depuis que sa nature de Dual a été activée, Loki a développé une sortie de daltonisme, voyant le monde en dichromie, blanc et noir. Les éléments de son environnement se teintent d’une couleur en fonction de l’importance que celui-ci a pour Loki. Ainsi, un adversaire aura une sorte d’aura rouge plus son envie de combattre Loki sera forte, alors qu’un personne importante pour le norvégiens sera entouré d’un halo doré.

A-t’il rencontré son Dual « Z » ? Oui, mais vous le découvrirez dans l’histoire.
Que pense t-il des Duals ? Pour Loki, les Duals sont des membres de sa famille, il les comprend, il l’est. Avec eux, il est dans son élément, ne ressent pas cette ambiance parfois pesante qu’il peut ressentir en étant en présence d’un humain.

Physique & Caractère

Les gens croient toujours que je suis une crevette. Bien que je sois relativement grand, je ne suis pas bien lourd et j’ai tendance à cacher mes muscles sous des vêtements amples. Ça trompe l’œil à merveille, sauf au niveau des épaules. Enfin, pour les racailles qui ne sont pas observateurs, je suis, pour eux, un merveilleux punching-ball. Pour moi, ils deviennent une merveilleuse occasion de m’entrainer. Je n’aime pas taper les gens. J’attends toujours qu’on me frappe en premier, pour être certain que je ne m’attaque pas à quelqu’un qui reculera dès que je fais un pas en avant. Et avec un peu de chance, je peux toujours me justifier par « légitime défense ».

Parfois, mes amis me traitent de viking, parce que je viens du nord. Pourtant, je n’ai pas la carrure, tout juste la taille. Je suis brun, mes cheveux prenant des reflets roux à cause du soleil. Ma barbe pousse vite, je me retrouve souvent avec des poils au menton de plusieurs jours, la flemme passagère de me raser. J’ai aussi des poils sur le torse. Eh oui, les personnages imaginaires peuvent être poilus eux aussi… Je vous le dis, on me traite de viking, bande d’imberbes.

Dans les catégories de boxe, je fais partie des poids-moyens. Je suis musclé, le résultat de nombreux jours d’entrainement. Je ne cherche pas à avoir un corps de bodybuildeur. Je suis souple et mes muscles sont élastiques. Donc, ils ne paraissent pas aussi proéminents que certaines armoires à glace. Tant mieux, remarquons-le. Par contre, c’est un léger désavantage quand je me bagarre contre de gros bras. Quand je n’arrive pas à esquiver un coup –ce qui m’arrive souvent- les coups font mal. Je suis souvent blessé. Des côtes cassées, des coupures, des entorses… Rares sont les jours où mon corps ne porte aucun pansement. Ça donne un côté bagarreur qui attire les filles.

Pourtant, à l’exception des combats en arène, je ne suis pas agressif. J’ai appris la politesse, dire merci, sourire, aider les gens quand ils le demandent. Je laisse les vieilles dames prendre ma place dans le métro, tenir la porte à celui qui me suit… Je ne cherche pas à me faire remarquer, je reste calme, discret. J’ai une poisse inimaginable qui anéantit tous mes efforts pour ne pas attirer l’attention. Je glisse, me cogne, oublie ma monnaie, m’attire des ennuis. Avec l’habitude, ça ne m’énerve plus. J’en ris plus que je ne me plains.

Je fais partie de ces gens qui se sont résignés, ceux qui acceptent de vivre une vie qu’ils n’aiment pas, une qui n’est pas faite pour eux. Une qui les tuera petit à petit, lentement, surement. Je parais fade aux yeux des étrangers. Je ne possède pas de talent d’orateur, je ne captive pas particulièrement les gens avec qui je parle. Mes sujets de conversations sont limités, donc je peux les comprendre. Il n’y a qu’un sujet que je connaisse réellement, qu’un seul qui soit capable de m’animer vraiment : les combats.

Sur l’arène, je deviens quelqu’un d’autre, le gamin paumé dans une Norvège froide. Je deviens électrique, impatient, vif, attentif, bien que je parle toujours très peu. Mon langage est corporel. C’est mon pied qui se recule avant de frapper, mon poing qui s’abaisse pour éviter un coup, mes yeux qui brillent pour mieux attaquer. On pourrait croire que je ne suis qu’un idiot qui se bat sans but. C’est faux. On pourrait croire que je ne suis qu’un idiot qui se bat sans valeur. C’est faux. Je fais partie des vétérans, malgré mon jeune âge. J’aime les combats, je sais que ça implique.

J’aime bien les enfants aussi. Ils sont mignons, ne savent pas ce que la vie leur apportera. C’est dû au fait que j’ai été abandonné, gamin. C’est certainement la raison qui me pousse à protéger les gosses le plus souvent possible, passer du temps avec eux. J’y ai pris goût en jouant avec ma sœur quand elle avait à peine six ans. A contrario, je deviens vite gêné en présence des filles. C’est aussi à cause de ma sœur. Je lui faisais peur sans le vouloir étant gamin. Je crains toujours d’avoir une réaction qui risque d’effrayer les femmes. Je tue des brutes les jours difficiles, vous ne pouvez pas savoir comme il est facile de briser la nuque d’une dame… Elles sont trop fragiles pour que je passe du temps avec elles, bien que j’y travaille…



Histoire

La première chose qui me vient à l’esprit quand je pense à ma ville natale, Drammen, c’est le bruit des cargos entrant dans le port. Je me revois, à mes neuf ans, enroulé dans une écharpe trouée, dans un manteau de fortune, observant les conteneurs s’entrechoquer, être soulevés par la grue, déplacés… Le son des premières glaces détruites par les bateaux de commerce, du métal rouillé de la coque qui crie, des insultes des ouvriers. J’étais trop petit et je trainais dans leurs pattes. J’adorais me glisser dans les usines de fontes situées non loin. L’odeur du métal brulant me prenait toujours au nez, je fonçais les sourcils et je m’enfonçais entre les fours. Il y faisait chaud, le bruit du marteau frappant les plaques de métal, des gongs mal graissés pivotant sur eux-même, le craquement du feu qu’on allume. J’étais fils de fondeur et je m’imaginais apprendre son métier. Ce n’est pas arrivé.

Je suis né dans ce qu’on peut appeler une famille à difficulté. Ou tout simplement, mes parents ne gagnaient pas assez pour pouvoir s’occuper d’une vraie famille. Entre l’alcool et le foyer familial, ils avaient fait un choix. J’avais 10 ans quand ma mère tomba enceinte de Misha. Mon père avait crié de colère en l’apprenant. Entrer baiser librement et le foyer familial, ils choisirent à nouveau. Je fus placé dans un pensionnaire, qui prit rapidement le nom d’orphelinat pour moi. Cet à partir de ce moment que j’ai rencontré le combat. C’était un accident à vrai dire. Un gamin plus grand que moi avait renversé ma soupe du jour, s’est moqué de moi, m’a humilié.

Je me rappelle encore entendre la musique des massues de fers battant le fer chaud dans ma tête. C’était comme si la lave des fontes coulait dans mes veines, mes donnant une envie brulante de ne pas me laisser faire. Je lui ai sauté à la gorge, cassé une dent. Je me suis fait mal au poing aussi. La douleur des os qui rencontrent la chair. Mes phalanges étaient toutes rouges, mon visage aussi, sûrement. J’ai été puni. Je n’étais pas fière de moi, ni honteux, juste en colère, brulant encore de cette rage. Certains se plaisent à dire que j’ai toujours eu ça dans le sang, que ça ne faisait que dormir quelque part, en attendant le bon moment pour se manifester : la soif de combattre, l’instinct. Ils ont raison.

Dès le moment où tu casses la gueule –par chance- d’une des grandes gueules de l’orphelinat, il y eut tous les mômes qui le suivaient qui s’en prirent à moi. J’ai continué à faire sauter quelques dents de lait, des bobos superficiels, arracher plusieurs poignées de cheveux, avec comme récompense les coups de ceintures sur mes fesses. C’est à ce moment que j’ai réellement appris à dormir sur le ventre je crois… Quelque chose s’était libéré en moi et ça attirait les racailles. Moi je continuais parce que je ne comprenais pas la raison qui poussait tous ces gamins amaigris à me courir après et que ça me permettait d’échapper à ma frustration d’être enfermé, d’avoir été abandonné… Je pensais que si je continuais de frapper ceux du pensionnat jusqu'à ce qu’il n’y ait plus aucune tête brulée, on me foutrait la paix. La plus grosse erreur de ma vie. J’ai découvert qu’il n’y avait pas qu’un pensionnat en Norvège, ni que ce n’était pas le seul endroit où ceux qui aimaient se battre se trouvaient. J’étais pris au piège.

A mes 13 ans et deux mois, j’étais juste assez grand pour passer par-dessus le mur de l’orphelinat, en prenant suffisamment d’élan. J’ai redécouvert la rue, le plaisir de se balader tôt le matin dans le marché au poisson, alors que l’odeur de l’iode et de la mort agresse le nez. J’ai souvent glissé sur les plaques de jus de poisson glacé, emportant quelques habitants au passage. Mais la première chose que je fis, après avoir demandé au poissonnier si je pouvais jouer avec l’œil mort de l’animal à écaille, c’était de retourner au port. Pas pour retrouver mon père, mais retrouver la chaleur qui me manquait, celle des fourneaux, alors que j’avais la vue sur la mer. C’est là-bas que j’entendis pour la première fois parler du « Jörmungand », par un ouvrier qui s’était pris d’affection pour moi. Il me donnait parfois un morceau de son sandwich au thon, brave type. C’était un serpent de la mythologie nordique –ça ne m’intéressait pas beaucoup aux cours- qui avait l’air sympa. Oui, à 13 ans on ne retient pas grand-chose. Ce jour-là, il y avait eu une aurore boréal. C’était le début de l’hiver.

Parfois je m’infiltrais dans les salles de sports, pour observer les sportifs se battre. Je m’en inspirais plus que je les admirais. En réalité, je les enviais. Ils pouvaient se battre pour le plaisir, en décidant d’un commun accord de s’arrêter à tout moment. Leur arène me paraissait fausse. Moi, dans la rue, quand un gamin m’attaquait, je ne pouvais pas fuir. Je me retrouvais devant un fauve qu’il me fallait absolument abattre. Ces sportifs, eux, avaient deux trois techniques qui avaient l’air sympa à reproduire. Mais observer ne m’a pas autant aidé que je l’espérais.

Sans m’en rendre compte, je m’étais intégré dans le monde de la baston. Je voulais rentrer dans ce club de sport miteux, mais j’avais besoin d’argent. Je me suis retrouvé à participer à des combats pour des couronnes norvégiennes. Je me suis pris pas mal de raclées, j’en ai donné quelques-unes également. Les combats se passaient derrière un entrepôt de stockage. Le son des containers claquant entre eux arrivait jusqu’à mes oreilles, avec la brise maritime chassée par le vent. Tout ce que j’aimais. Lié à l’excitation de se manger un coup dans les côtes et de cracher son sang. J’aimais ça. Au final, j’ai intégré le club de sport dans le but de devenir meilleur, dans la rue. Il y a un animal tapis dans mes entrailles, qui ne peut s’empêcher d’en demander plus.

Une routine s’installa pour moi. Je me réveillais tôt le matin, faisais quelques échauffements dans la chambre commune et je partais pour la salle de sport. Le sac de sable me servit souvent de défouloir dans les périodes difficiles, m’aidant à ne pas faire trop de conneries dans la rue… pas plus que celles auxquelles j’étais abonné (oui, je cassais toujours la gueule à ceux qui me défiait, leur faisant parfois les poches pour avoir un dessert au repas du pensionnat. Et alors ?). C’est durant un entrainement que je rencontrais mon premier Dual et donc que je me rendis compte que j’en étais un aussi. Les Duals, j’en connaissais quelques-uns, de loin. Il n’y en avait pas beaucoup à Drammen, je savais que peu de trucs sur ce sujet. Les jours suivants furent étranges pour moi. J’avais l’impression de ne plus connaitre le corps dans lequel j’étais, surtout quand j’éternuais un liquide acide qui détruisait tous mes mouchoirs… J’appris à m’y faire, à ne plus toucher les gens les jours où je me sentais fiévreux, j’avais tendance à sécréter une urticaire, peu agréable pour mes amis, efficace contre ceux qui m’emmerdaient.




A mes 15 ans, parmi le flot de nouveaux enfants qui arrivaient, ceux qui partaient, il y eut une petite rousse. Pas de quoi attirer mon attention, à la base. Je me rendis bien vite compte qu’il s’agissait de Misha, ma petite sœur. Dans la famille des abrutis, entre choisir d’avoir un troisième enfant, pour continuer de s’envoyer en l’air librement ou travailler sérieusement, le choix était fait. J’arrivais un peu tard. Ma réputation, malgré moi, me précédait. Dur dur d’être une célébrité de nos jours… J’avais l’étiquète de racaille, qui ne fallait pas embêter, sous peine de se retrouver bien amoché dans la cour arrière.

Je me souviens encore de ses yeux bleus apeurés quand je me suis approché d’elle pour la première fois. Ce n’était pas mon genre de m’intéresser à la marmaille. Je devais pas être joli à voir, un œil au beurre noir et plein de pansements sur mes mains. Ça me fait mal de l’avouer, mais j’avais le profil type de la racaille du coin, ce qui n’est pas très engageant pour une rencontre. J’ai à peine eu le temps de lui dire « bonjour » qu’elle se mettait déjà à pleurer. Cool, j’avais une sœur chialeuse… De toutes les forces de mon cœur, je réussis à passer outre cet obstacle/pan C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que les gens avaient peur de moi. Pourtant, je ne me comportais pas en monstre. J’étais généralement calme, sympa avec mes copains, et je ne tapais jamais le premier. Ok, j’avais tendance à m’énerver pour un rien, disparaissais en plein milieu de la nuit parfois, pour revenir avec du sang sur les mains –ça en avait effrayé pas mal dans les couloirs, le soir. Je séchais les cours, répondais aux surveillants, faisais le mur trop souvent –tous les jours. Mais je n’étais pas une racaille. Non ? Si ?

Il m’a fallu de nombreux efforts pour ne plus l’effrayer. C’est à cette époque que je suis devenu plus gêné avec les femmes, ne pouvait m’empêcher de me demander si elles me fuiraient à chaque fois que je les approche. Je m’étais aperçu que je faisais peur à ceux qui ne me connaissaient pas. Ca m’a fait prendre conscience du regard que pouvait avoir les autres sur moi. J’ai commencé à faire plus attention à mon entourage, cherchant différents manière à me rendre plus « sociable ». C’est la vieille qui servait le fårikål dans un restaurant qui ne payait pas de mine qui me donna quelques solutions, comme dire merci, sourire un peu, se montrer attentif aux gens… Des règles de vies sociales en bref, choses inconnues pour moi. L’odeur du mouton cuisant dans ses casseroles de fontes et celles de ses épices régnait toujours dans l’échoppe. Elle me tapa plusieurs fois à cause de ma réticence occasionnelle et de l’envoyer paitre avec les moutons qu’elle cuisinait.

Les nombreuses claques et autres punitions traumatisantes eurent raison de moi et de ma mauvaise image. Petit à petit, je réussis à m’approcher de Misha, à passer du temps avec elle. Elle m’aimait bien – tant mieux, avec tout le mal que je m’étais donné pour l’approcher- et ça me faisait plaisir. La colère que j’avais d’avoir été abandonné s’atténuait au fur et à mesure du temps passé avec Misha, à lui tenir la main, jouer à cache-cache, lui laver les cheveux, l’aider à se percer les oreilles… Et plus je passais du temps avec elle, moins j’étais dans la rue. Ça me manquait. Aussi bien je me sentais à ma place près de ma sœur, à jouer le frère gâteau parfait, mes poings me démangeaient. J’allais toujours dans mon club de sport, j’y avais même emmené Misha une fois. Le coup contre le sac ne valait pas l’excitation que je ressentais quand je me retrouvais en face d’humains ou de Duals…

Ca me manquait. Et je ne pouvais pas y échapper trop longtemps. J’attirais les combats à moi, par ceux qui voulaient se battre, parce qu’ils aimaient tout simplement ça, comme moi. J’ai dû me rendre à l’évidence que je ne pouvais pas m’en empêcher, ni jouer la carte du grand frère tout le temps. Surtout quand un groupe de délinquant nous est tombé dessus pendant que je me baladais avec Misha. Oh, pas de quoi en faire un drame, je ne voulais simplement pas que ma sœur me voit dans cet univers. But raté, en soi. Elle n’aimait pas ça, et je continuais de le faire malgré tout. Je vivais un vrai dilemme : répondre aux attentes de ma sœur ou à celles du serpent sommeillant en moi. Je dois être comme mes parents : incapable de faire le bon choix.

J’ai continué les combats de rue. Ça me plaisait de trop pour que je m’arrête. Le claquement des câbles et le choc du métal me manquaient. C’était associé à cette ambiance dans l’arène. C’était associé à la fonderie qui n’était pas loin. C’était mon univers, celui que j’observais depuis que j’étais gamin, celui que je rêvais de rejoindre, celui dans lequel je baignais.



Tout ça ne pouvait pas durer éternellement. Les choses se déroulèrent trop rapidement pour moi, pour que je puisse comprendre tout ce qu’il s’est passé lors de ma dix-septième année. Dans la salle de sport où j’étais habitué, il y avait un anglais, Keiran, un type louche, mais doué pour la boxe qui m’avait repéré. Il me proposa d’aller en Angleterre pour parfaire mon entrainement et passer sur l’arène. Je ne savais pas quoi répondre. Les sportifs ne m’intéressaient pas. C’étaient des hypocrites qui se tapaient gentiment sur la gueule. Ce n’était pas fait pour moi. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de penser à Misha. Je ne voulais pas qu’elle connaisse l’orphelinat jusqu’à l’âge de raison. J’étais indécis, je ne voulais pas quitter Drammen, ni le port, ni les combats. C’était ma ville. C’était mon pays. C’était chez moi.

Ce qui m’aida à faire mon choix, ce fut la plus grosse merde de ma vie, qui m’enfonça dans le plus gros foutoir de mon existence. C’était au port, alors que le ciel était nuageux, il pleuvait un peu. Mais l’air me brulait la peau, aussi bien que le poison que j’avais craché au visage de mon ennemi. Je ne me souviens pas de son nom, alors que je le devrais. Ça faisait partie de ce genre d’informations que je ne prenais pas la peine de retenir, puisque je savais que j’allais le battre. Tout se passait bien, jusqu’à ce que je dérape. Je l’ai tué. Lui, cette adversaire sans nom, avec le visage tordu de douleur. Mon coup l’a désarçonné et il s’est empalé sur des tuyaux en arrière, mort.

Les combats de rues ne sont pas trop réprimandés par la loi. Quand il y a un cadavre qui rentre dans l’histoire, c’est une raison suffisante pour que la police vienne y mettre son grain de sel. J’étais devenu un meurtrier. Déjà que je n’avais pas un casier judiciaire tout à fait propre, ça n’allait pas arranger les choses. Et je ne pouvais pas laisser Misha seule, pas dans ce pensionnat alors que je venais à peine de la retrouver.

Une autre nouvelle me força à prendre ma décision rapidement, à tort. Une famille avait eu le coup de cœur pour Misha. Les démarches administratives étaient en court. Le personnel du pensionnat m’avait caché ça le plus longtemps possible, craignant ma réaction. Je me sentais menacé, à deux pas de me faire enlever ce que j’avais le plus précieux au monde : Misha et ma liberté. Précipitamment, ma sœur derrière moi, je me retrouvais dans le club face à Keiran, un sac à dos, prêt à dire « au-revoir » à ma terre d’origine pour fuir les conneries que j’avais faites. Le vol me parut très long, alors que je ne cessais de penser à cette histoire, aux stupidités que j’avais faites. Je pris la décision d’arrêter les combats. Définitivement.

Nous sommes arrivés dans un pays étranger. Le peu d’anglais que je connaissais, c’était les marques de chaussures et autres produits issus de l’Amérique, rarement de l’Angleterre. Les couronnes norvégiennes étaient remplacées par des pièces à l’effigie d’une tête couronnée qui m’était inconnu. Je doute toujours que nous soyons des immigrés légaux… Keiran nous logea chez lui les premiers temps, nous nourrit, nous apprit l’anglais –ça, on en avait bien besoin.

Un soir, alors que Misha dormait, il m’emmena dans un tunnel de métro. Je flairais tout de suite l’arnaque, rien qu’à voir la gueule des types qui étaient présents. C’étaient pas des enfants de chœurs. Et ils n’étaient pas là pour une balade nocturne. Keiran me balança sur une arène. J’avais compris. C’était vrai. Il voulait que je vienne pour combattre ici et me faire un nom. Ca n’aurait pas dû me faire autant d’effet de surprise que ça. Qui, en Angleterre, voudrait d’un gamin paumé venant de Norvège ? Alors, à contrecœur, je combattis, et je gagnai. Une fois sorti, dans l’odeur d’un pays qui n’était pas le mien, j’eus quelques mots piquants avec mon « bienfaiteur ». En réalité, il n’était qu’un profiteur. Je lui exposais clairement qu’il était hors de question que ce manège continua. Il me fit du chantage, parlant à propos de ma sœur et de cet incident derrière les docks, de me renvoyer au pays… Soit. Il voulait un chien de combat, il aurait un serpent vénéneux.

Je n’ai jamais pu me faire à Londres. A l’air pollué, au temps trop stable. Je me balade toujours avec un pull, rares sont les hivers qui ont réussi à me faire acheter un manteau chaud. L’odeur y est étrange. Ça sent la ville, la pluie, parfois. Mais ce n’est pas la même pluie que ma ville natale. L’odeur de la mer me manque, les soupes de poissons également. Et je ne peux pas y retourner. J’ai décidé de me faire une raison, de serrer les poings et de combler ma frustration en tapant sur les gars de l’arène. Je nous trouvais un appartement agréable, au premier étage d’un quartier pas trop accueillant. Misha fut placé dans une bonne école, aux soins de Keiran. Son emprise était totale sur moi. J’étais dégouté.

Pour oublier, je me suis jeté à corps perdu dans les combats. Je garde encore quelques mauvais souvenirs de cette période. Alors que je m’étais juré de ne plus recommencer, face à l’échec de ma résolution, je n’avais fait qu’aggraver mon cas. Je frappais, je mordais, je crachais, je frappais encore, parfois je tuais. La première terreur qui m’avait prise à l’assassinat d’un pauvre gamin derrière un entrepôt avait été remplacée par de l’indifférence et de la froideur. Je devenais une machine, ne ressentant plus l’adrénaline du combat me parcourir les veines. J’étais vide, le serpent à l’intérieur de moi mort, alors qu’il était plus dangereux que jamais.




Dans les combats à morts, en plus de ressentir l’excitation d’un combat normal, il y a aussi le sentiment d’être dos au mur, qui me pousse à devenir plus violent que lors de simples affrontements. A chaque fois, je me dis que si je ne le tue pas, c’est moi qui y restera. Le penser est très motivant, se retrouver en face d’un Dual qui pense la même chose l’est encore plus. A chaque fois, ils luisaient d’un rouge pourpre, alors que le besoin de survivre me prenait l’estomac. Je sentais le frisson de la mort, je me sentais plus vivant que jamais. Le Dual en face, il s’appelait Miroslav, russe et plus baraqué que moi. J’avais appris à retenir le nom de mes adversaires, leurs visages, leurs forces, leurs envies de me tuer. Dans les combats à mort, il y a toujours un gagnant et un perdant. Celui qui vit, et celui qui meurt.

Je ne me souviens pas de ce qu’il s’est passé, exactement. J’avais 20 ans, je vomissais du sang et je ne voyais plus rien. Je ne ressentais plus rien. Il me fallut plusieurs semaines pour me remettre, me soigner, puisque j’étais passé à un cheveu de la mort. Je me souviens des pleurs de Misha sur mon lit d’hôpital. Je me sentais mal, à cause de mes blessures, à cause de ces conneries que je n’arrêtais pas de faire, de la peine que je faisais à ma sœur, de mon orgueil d’avoir perdu. Keiran était furieux que son poulain préféré perde un combat pareil, avec autant d’argent à la clé. Un gladiateur mort ne servait plus à rien. Il m’a insulté, m’a renié, nous a abandonné.

Je redevenais enfin libre. Libre de vivre comme je l’entendais, sans battre la queue face à un quelconque type envers qui j’avais une dette. Ca me faisait un bien fou… les premiers temps. La vie n’est pas facile. Pour quelqu’un comme moi, encore moins. Je n’avais aucun diplôme, aucun métier sur lequel me baser, aucune expérience à offrir. J’ai essayé des boulots au noir, au gris, au blanc. Rien n’y faisait. J’attirais la poisse vers moi, à chaque fois que je trouvais un métier qui nous permettait de vivre juste au niveau du seuil de pauvreté, il y avait toujours une merde pour me faire renvoyer.

J’étais dans l’urgence de trouver de l’argent –les appartements ne sont pas gratuits à Londres, ni les études de Misha, ni la bouffe. J’ai donc décidé de retourner dans la seule chose que je savais faire, encore une fois. Mais les combats undergrounds ne sont pas aussi accueillants qu’il y parait. Un gladiateur qui a perdu dans un combat à mort est considéré comme mort. Je n’avais plus aucun intérêt pour les organisateurs, ni pour les parieurs, ceux qui amènent l’argent. On ne me laissait même pas franchir les grilles de l’arène.

Dans la rue, il y a beaucoup de parias. Des voleurs, des prostituées, des assassins, des paumés. La rue avait toujours été mon milieu de vie. Je savais vers qui aller pour avoir de la bouffe pas cher, qui secouer pour lui « emprunter » de l’argent, qui effrayer pour avoir de la paix. Les règles des chiens errants, elles restaient les mêmes, que je sois en Norvège ou en Angleterre, seul la langue changeait et encore… seul, j’aurais pu me débrouiller seul, ça ne m’aurait même pas dérangé. Mais avec Misha dans les bas, alors qu’elle avait tout juste dix ans, je ne pouvais me permettre de la laisser connaitre ça.

Durant mes recherches désespérées de retourner dans les combats, j’ai rencontré une fille, Zoë, une anglaise, qui venait de perdre son poulain. Elle était un manager sans gros bras. J’étais un boxeur sans tête pensant. On était fait pour se rencontrer. C’est une des premières choses qu’elle m’ait dit. Elle m’a fait rire. Elle était une des rares personnes à s’être montré accueillante avec moi. Ca me changeait des brutes que je côtoyais tous les jours. Elle possédait une salle de boxe, qu’elle mit à ma disposition, nous logea, moi et Misha les premières semaines, le temps que je nous trouve un endroit où nous loger.

Je ne pouvais m’empêcher d’être réticent envers Zoë. Avec la trahison de Keiran, je restais sans cesse sur mes gardes, craignant qu’elle se joue de moi comme lui, l’avait fait. J’expliquais clairement qu’à la moindre erreur de sa part, je n’hésiterais pas à le lui faire regretter. Ca la fit rire. Elle réagissait souvent comme ça, de manière délicate dans des situations qui ne demandaient pas ce genre de réaction. C’était sa manière à elle de détendre l’atmosphère, ça l’est toujours. Elle était différente des Anglais que je connaissais, des jeunes avec qui j’avais trainé…

Zoë, je la trouvais étrange. Elle vivait dans un milieu qui ne lui correspondait pas. Elle était frêle, semblait trop douce pour tout ce qui s’approchait aux combats. Pourtant, sa place, son titre de manager, elle le méritait amplement. Rapidement, elle me trouva une date, un adversaire, une victoire. Retourner dans une cage après en être sorti à moitié mort fut une sensation nouvelle. Depuis ce jour, j’appréhende l’affrontement différemment. La place du battu, je la connaissais depuis longtemps. Celle du battu à mort, elle était froide et glaciale, les coups ne donnant plus aucune sensation, à l’exception d’un block assommant dans l’estomac et celle de se prendre, de partir, loin.

Quand j’étais en train de mourir, je ne pensais plus aux choses futiles, à mes soucis, au regard furieux de Keiran. Je me souvenais, seulement, du fer forgé sous les coups de métal, de la lave qui transforme en acier, de l’odeur, des bruits. Cet élan que j’avais perdu à mon arrivée en Angleterre. Mes racines d’un pays de glaces, je les retrouvais. Dans le combat, dans un face à face, entre moi et un individu à peine connu, se battant pour des raisons insaisissables.

Je me retrouvais dans les rings souterrains, entourés de gens qui criaient, hurlaient. Ils étaient des animaux, j’étais leur spectacle. La foule me dégoûtait, je l’oubliais à chaque fois que je posais mes yeux sur mon adversaire. Ils ne sont pas dans le même monde que nous. Ils ne peuvent pas sentir cette connexion qui s’établit à chaque contacte entre deux Duals, pour se briser sous le coup d’un poing, d’un attaque surnaturelle. C’est un jeu d’attractions et de répulsions, les duels. On s’approche, on se tape, on s’éloigne. Ce n’était pas une danse, c’était plus sauvage que ça. C’était ce serpent qui s’était réveillé en moi. J’avais soif de cette adrénaline des combats, de l’excitation, de l’instinct qui bat les veines. J’étais un vrai gladiateur.



Mon retour, aux côtés de Zoë, fut long, épuisant, éreintant. Cette anglaise, elle est une sorcière au travail. A l’entrainement, elle est un monstre. En coach, elle est l’avocat du diable. La première fois que je me suis retrouvé sur l’arène pour un combat à mort, je voulais abandonner, tourner le dos. Elle me fit bien comprendre qu’il n’en était pas question. Quitter un combat avant même qu’il ne commence n’était pas digne de moi. L’abandonner alors que je savais que c’était un duel à mort, encore pire. Je devenais comme ces sportifs que j’observais dans la salle de sport de ma ville natale. Un hypocrite. Un couillon. Je me souviens encore de l’insulte qu’elle m’avait criée à l’oreille. « Coward ! ». Elle m’avait giflé.

Je me suis rendu compte que je jouais avec Zoë, comme je ne voulais pas qu’elle joue avec moi. Ce que je faisais, c’était la trahir. Je me servais d’elle pour ce que j’avais besoin et j’étais prêt à la jeter par la suite. Ce n’était pas moi. Je ne voulais pas être un gamin pleurnichard devant son adversaire. Je ne l’avais jamais été, il était hors de question que je le devienne, passé la vingtaine. Zoë m’a botté le cul et m’a poussé sur l’arène, pas le choix. J’ai tué, encore. En m’imaginant la sensation que ça faisait, en ressentant les coups que je donnais comme si je les recevais. En me tordant la nuque comme si c’était la mienne que je brisais.

Ça m’a refroidi dans mon élan, dans l’euphorie que je ressentais. J’essaie d’éviter les duels à mort. Mais ce n’est pas facile, et ce n’est pas bon pour l’image. C’est à partir de cette époque que j’ai commencé à être moins emporté sur l’arène. Certains dirent que c’était à cause de mon âge sur l’arène. Ça faisait plusieurs années maintenant que j’étais arrivé sur les arènes anglaises. Les rumeurs disaient que c’était la fatigue, que j’étais lassé du paysage froid et humide de Londres, de casser la gueule des rosbifs. C’était faux. Je n’ai jamais été d’accord avec ces idées. J’ai juste commencé à prendre en compte plus qu’un nom et qu’un visage. J’essayais de me souvenir le mieux possible de mes adversaires, pour les respecter. Bon, ça n’était pas le cas des nouveaux, qui cherchaient à se faire casser les dents.

Dans la légende du Jörmungand, le serpent fut abandonné dans les eaux entourant le Midgard. Il grandit si vite qu’il finit par entourer le monde et se mordre la queue. Je suis toujours mélancolique quand j’entends cette histoire. Jörmungand est un pauvre animal qui n’aurait jamais la chance de connaitre autre chose que l’océan qui l’a accueilli. Il ne peut que tourner autour du Midgard, inlassablement. Je suis comme lui, un serpent tournant dans sa cage, en attendant qu’on lui jette un dual à dépecer, jusqu’au suivant. Sans pouvoir m’échapper.

J’ai fini par m’y faire, vivant avec la confrontation perpétuelle de ma morale et de mon instinct. Je n’envisage plus les combats avec la folle euphorie que j’avais, gamin. J’ai des raisons pour me battre pour lesquelles je ne peux arrêter. Misha est encore jeune, les combats m’assurent une rentrée d’argent régulière. Et à chaque fois que je monte sur le ring, le serpent en moi se réveille. J’aime toujours ça, mais j’ai appris à me détester pour ce que je faisais. D’être humain, de Duals, je ne suis plus qu’un outil bien huilé dans une machine se servant de nous pour faire pleuvoir les livres pour les parieurs. Je suis un serpent qui s’attaque à d’autres serpents, sans hésiter, sans avoir de remords.

J’ai souvent parlé à ce sujet avec Zoë. Elle cherchait à comprendre comment je pouvais faire ça, en tuant ma propre espèce. Elle ne faisait pas mieux, elle était un dual qui choisissait qui entre ses semblables elle enverrait dans la tombe. J’ai conclu un pacte avec elle, peu de temps après mon retour dans le monde sous-terrain. Ce n’est pas une preuve de confiance. Ce n’est qu’un moyen de s’assurer qu’aucun de nous ne fuira du jour au lendemain, en laissant l’autre sur la touche.

Avec les années, j’ai appris à la connaitre, comme elle l’a fait pour moi. Misha m’a avouée qu’elle était jalouse du temps que je passais avec mon entraineur. Je la comprends, elle ne peut pas se passer de moi (ou pas xD). Si elle est toujours derrière moi, cette blonde, c’est parce qu’elle craint que j’arrête les combats du jour au lendemain. Elle n’hésite pas à me botter le cul, me remonter le morale ou les bretelles. Elle dit que c’est pour mon bien. C’est sûrement vrai.

Sans ces jeux, il y a longtemps que je me serais arrêté. Le monde des paris a fini par me dégouter totalement. C’était une nuit banale dans un des tunnels de métro de Londres. Il y avait du brouillard, dehors il faisait frais. Mon adversaire qui entra dans la cage, ce n’était pas n’importe qui. C’était mon Z. L’underground est un univers sans pitié. Je me souviens de la coloration dorée qu’il avait pris quand je l’ai frappé pour la première fois, la même hésitation dans son regard que dans le mien. Ce genre d’évènement était rare. Ca augmentait la cote dans les paris, les livres dilapidées. Le combat fut l’un des meilleurs de ma vie, sa conclusion, la pire. Affronter sur dual Z, cela revient à faire un combat à mort. Enfin, si le public le désirait.

On nous appelle Gladiateurs, les duals qui se combattent, pour une simple raison : C’est au public de décider si l’adversaire devra vivre ou non. A la manière de César, les pouces se lèvent, ou s’abaissent. Il n’y en a eu aucun qui se leva. Ce fut la première fois de ma vie que j’eus autant de difficultés à sécréter mon poison, à attendre, alors que je le maintenais au sol avec mon pied, qu’il meurt, lentement, ses yeux dans les miens, lui tentant de s’échapper. Je suis un serpent mortel et cruel et je me hais pour ça.

Tout ce que je sais sur lui, c’est qu’il s’appelait Mikael et qu’il eut moins de chance que moi.



Pseudo: Leo, Stitch
Avatar: Sarutobi Sasuke de Sengoku Basara
Un mot de plus ? Boum Chika Wawa !

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Loki, le gladiateur

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